GEORGIA SHINE BAND Quicksand (2019)
Tracklist :
01- Quicksand
02- D-Day
03- My Truck
04- Hypocrite
05- Hard Times
06- What A Way To Die
07- Etched In My Soul
08- Gotta Get It Back
09- This Letter
10- Stop The Bleeding
11- Bounty Hunter
12- Mulberry Rock
Personnal :
Bass Guitar – Brian Watson
Drums – Blake Jones
Guitar – Dustin McElroy
Guitar, Harmony Vocals – Kevin Taylor
Guitar, Vocals – Doug Southern
Producer – Rick Willaford
Dès les premières mesures du premier titre, le Georgia Shine Band met les pendules à l’heure : pas vraiment de ligne claire dans son rock mais de la saturation pleinement assumée sur les guitares, ce qui les rapproche plutôt du son de Molly Hatchet que, au hasard, du Marshall Tucker Band, le tout au service d’un rock sudiste typique et vigoureux, servi par la voix rocailleuse du leader Doug Southern et un guitariste (au moins !) qui a beaucoup écouté Allen Collins. Ce n’est pas moi qui vais m’en plaindre ! Il faut dire que deux membres du gang (Kevin Taylor et Dustin McElroy) ont joué avec l’ancien batteur de Lynyrd Skynyd, le regretté Bob Burns, Kevin Taylor ayant aussi fricoté avec Molly Hatchet. Voilà qui tombe bien car, justement, la seule reprise de ce deuxième album du groupe est le “Bounty Hunter” du gang de DJB, Dave Hlubeck et Steve Holland (entre autres), ici reproduit avec fougue, dans un bon esprit et avec un certain talent. Pourtant le groupe a d’autres facettes et d’autres compétences : après deux rocks fougueux, même si le deuxième a aussi des allures de boogie implacable à la Molly Hatchet où les guitares se passent le relais comme à la grande époque, le troisième titre vient déjà rompre l’ambiance avec ses guitares acoustiques et ses glissandos de bottleneck pour introduire une jolie ballade acoustique presque country. Juste un intermède avant que le gang d’Atlanta ne reparte pleins pots sur le syncopé “Hypocrite”. Une belle intro avec des guitares harmonisées conduit à un “Hard Times” tendu comme le slip d’un puceau où les breaks sont aménagés pour faire briller Blake Jones. “What a way to die” va probablement beaucoup plaire aux aficionados du rock sudiste d’avant 1983 quand “Etched In My Soul” joue avec bonheur la carte de la ballade musclée sur fond sentimental, avec toujours cette recherche d’harmonies dans l’arrangement instrumental. Ces mecs semblent avoir le don pour arranger des ballades aussi mélodieuses qu’énergiques car “This Letter” en donne un nouvel exemple très convaincant. Une belle guitare, très fluide, ponctue un “Gotta Get It Back” dont Rory Gallagher n’aurait pas renié les accents, et qui permet quand même à tous les guitaristes du groupe de s’exprimer. Pour “Stop The Bleeding”, un piano électrique s’entrelace avec des guitares qui se la jouent délicates pour une fois, preuve que c’est dans leurs… cordes, pendant que Doug Southern étale ses déboires sentimentaux entre hargne et distance méditative. Curieux mais pas inintéressant du tout, captivant même. Les guitaristes se lâchent ensuite, d’abord comme on l’a vu sur le célèbre “Bounty Hunter”, et pour clore l’album un piano bienvenu vient appuyer un “Mulberry Rock” bien remuant qui brille de mille feux et aurait fait merveille sur un des premiers albums de… Molly Hatchet ! On n’en sort pas. Mais que c’est bon… Certes, pas d’ultra-graves, pas d’influences “thrash metal” ou rap sur cet album, histoire de “faire branché” ou de paraître “djeuns”, et tant mieux ! En revanche un retour jouissif aux valeurs de “notre” rock sudiste, avec des morceaux qui tiennent la route, entre Skynyrd saturé et Molly assumé, une interprétation sans faille et une production qui sait se faire aussi discrète
qu’efficace. Un vrai bonheur !
Y. Philippot-Degand